LE PETIT DRESSEUR DE NOEL
OMBRES :
le petit dresseur, ses quatre chiens, des villageois, une mendiante, un musicien, un loup, un brigand, les personnages de la crèche, des étoiles. Le pari fait ici est de monter la pièce avec des
ombres déjà disponibles sur le site.
LE PETIT DRESSEUR DE NOEL
adapté d'un texte d'Anne Lilliac
TABLEAU n° 1 : présentation
Personnages : le dresseur, 4 chiens, des villageois
Décor :
un village
NARRATEUR : Il y a longtemps, très longtemps, dans un temps que même les pères de nos pères ne peuvent se rappeler, vivait un petit dresseur de chiens qui n'avait pour vivre
que ses animaux et son talent. Il allait de village en village et réjouissait les habitants par les cabrioles de ses chiens. En échange, ceux-ci lui offraient volontiers le gîte et le couvert.
Souvent, il arrivait à la nuit tombante et se mettait à jouer sur la place avec ses animaux. Et les villageois se regroupaient autour de lui pour
l'admirer.
1ER VILLAGEOIS : C'est qu'il se débrouille bien, ce petiot !
FORGERON : Il n'y a pas à dire, il est bien doué, alors !
2EME VILLAGEOIS : Viens-t-en donc, mon gars. La nuit est bien froide et le vent pique. T'as donc qu'à tenir compagnie à notre cochon.
DRESSEUR : Merci beaucoup, Monsieur.
TABLEAU n° 2 : la solitude
NARRATEUR : Mais un soir, les gens étaient préoccupés, ils avaient trop de soucis en tête pour se laisser charmer par le spectacle du petit dresseur. (Les chiens dansent mais les gens passent sans les voir.) Et il se retrouva bien vite seul sur la place déserte.(Deux villageois passent et le bousculent. Le dresseur se retrouve par terre avec ses chiens.)
MARMITON : Pousse-toi de là, on a besoin de place.
2EME MARMITON : Arrête de nous gêner avec tes bestioles pleines de puces.
NARRATEUR : Le petit dresseur se remit alors en marche, tout seul avec ses chiens, dans la nuit froide et noire. Et la nuit était d'autant plus froide et noire qu'à cette époque, il n'y avait pas une étoile dans le ciel, et que la lune arrivait à peine à éclairer son chemin. De temps en temps pour se donner du courage, il caressait ses chiens. C'était son seul trésor, car ce n'étaient pas seulement des chiens pour lui, ils étaient ses meilleurs amis. Quand ses mains étaient glacées, il les caressait et réchauffait ses doigts au contact de leur peau. (La mendiante entre.)
TABLEAU n° 3 : rencontre avec la mendiante
NARRATEUR : Tout à coup, un bruit sur le bord de la route attira son attention. En s'approchant avec prudence, il aperçut une vieille mendiante assise dans l'herbe.
MENDIANTE : N'aie pas peur, Petit. Approche, je suis toute seule, je ne te ferai pas de mal.
DRESSEUR : Que fais-tu là, grand-mère ?
MENDIANTE : On m'a abandonnée et je suis trop vieille pour aller jusqu'au village, ce soir. Mais qui t'accompagne ? (Elle montre les chiens.)
DRESSEUR : Ce sont mes chiens, je suis dresseur. (Les chiens font leur numéro.)
MENDIANTE : Tu as bien de la chance d'avoir ces merveilles, Petit. Mais maintenant, laisse-moi, je vais dormir.
DRESSEUR : Bonsoir, grand-mère.
NARRATEUR : Le
dresseur repartit sur la route. Mais en sentant la nuit si froide, si noire, il eut pitié de la vieille dame qui restait là toute seule. Il revint sur ses pas et déposa délicatement un de ses
chiens auprès d'elle.
Tableau n° 4 : rencontre avec le musicien
NARRATEUR : Le petit dresseur reprit sa route. Mais quelques instants après, il entendit un son étrange dans un champ sur le côté de la route. Il s'approcha, très intrigué par ce bruit et il se retrouva face à face avec un jeune garçon qui sembla aussi effaré que lui de cette rencontre. La première surprise passée, le garçon reprit ses esprits et lui dit :
MUSICIEN : N'aie pas peur. Approche, je me suis blessé, je ne te ferai pas de mal. (Le musicien montre sa main bandée.)
DRESSEUR : Mais, qu'est-ce que tu fais là ?
MUSICIEN :Je suis musicien (Il montre sa flûte.). Je vais de ville en ville, et je joue de la flûte pour que les gens me donnent de quoi manger et dormir. Mais, l'autre jour, je me suis blessé à la main et maintenant je ne peux plus jouer. Écoute. (Il essaye de jouer de la flûte.) C'est tellement horrible que personne ne veut plus m'écouter.
DRESSEUR : Je voudrais bien t'aider, mais je suis dresseur, et je n'ai que mes chiens. Si tu veux, je peux t'en donner un. Il t'aidera à te sentir moins seul. (Il lui donne un chien.)
MUSICIEN : Oh ! Merci, merci beaucoup ! (Il caresse le chien.)
Tableau n° 6 : rencontre avec le loup.
NARRATEUR : Après avoir dit adieu au musicien (Ils se font un signe de la main.), le petit dresseur continua son chemin. (Le musicien sort pendant que le loup entre.) Après quelque temps, il entendit un hurlement lugubre. (Le loup hurle.) Il eut très peur et se mit à trembler. Mais comme le hurlement se transformait en gémissement et qu'il était curieux, il décida d'aller voir quel animal pouvait pleurer ainsi. Il s'approcha discrètement de l'endroit d'où provenaient les gémissements. Il distingua une forme noire qui gisait sur le sol. En s'approchant encore un peu, il se rendit compte qu'il s'agissait d'un loup blessé qui s'était pris la patte dans un piège. Il aurait bien voulu l'aider, mais il avait trop peur et il n'avait pas assez de force pour ouvrir le piège. A son grand étonnement, le loup lui adressa la parole.
LOUP : N'aie pas peur, Petit. Approche, je suis blessé, je ne te ferai pas de mal.
DRESSEUR : Qu'est-ce qui t'est arrivé ?
LOUP : Les hommes ont peur de moi, alors ils ont posé un piège à loup pour m'attraper. Comme il fait noir, je ne l'ai pas vu et maintenant, je ne peux plus m'enfuir.
NARRATEUR : Le loup ferma les yeux à cause de la douleur. Le petit dresseur le regarda un moment, il avait vraiment pitié de cet animal blessé qui restait tout seul prisonnier de son piège. Alors il caressa l'un de ses chiens, lui parla à l'oreille et le laissa près de lui. Le loup remua doucement, et le petit dresseur regagna la route en silence. (Le loup sort.) Tout en continuant son chemin, il se disait :
Tableau n° 7 : rencontre avec le brigand
DRESSEUR : Je n'aurais pas dû lui donner ce chien, maintenant, il ne m'en reste plus qu'un, je ne vais plus pouvoir faire de numéro. Et comment vais-je gagner ma vie si je ne peux plus monter un cirque avec mes chiens ? (Le brigand entre.)
NARRATEUR : Il en était là de ses réflexions lorsqu'un mouvement dans les rochers près de la route attira son attention. Un homme se tenait là et il pleurait. Il pleurait même tellement fort qu'il n'entendit pas le petit dresseur approcher. Celui-ci, étonné, lui dit :
DRESSEUR : Pourquoi pleures-tu ainsi ?
NARRATEUR : L'homme se redressa tout surpris. Et l'enfant aperçut un énorme couteau à sa ceinture. Paniqué, il voulut s'enfuir. Mais l'homme le retint.
BRIGAND : N'aie pas peur, Petit. Approche, je suis malheureux, je ne te ferai pas de mal.
DRESSEUR : Mais, qui es-tu ? Est-ce que tu es un brigand ?
BRIGAND : J'ai été brigand, mais les gens du village l'ont appris et ils m'ont chassé. Du coup, je ne peux plus rentrer chez moi, ni voir ma femme et mes enfants.
NARRATEUR : Et le brigand se remit à pleurer de plus belle. Le petit dresseur ne savait pas trop quoi faire, mais il avait pitié de cet homme si désespéré. Il prit alors son dernier chien et le tendit au brigand. Celui-ci le contempla un instant sans comprendre. (Le brigand regarde tour à tour le chien et le dresseur.)
DRESSEUR : Tiens, c'est pour toi. C'est le seul ami qu'il me reste. Il ne te rendra pas ta famille, mais il te donnera un peu de réconfort.
BRIGAND : Vrai ? c'est pour moi ? (Il prend le chien.) Oh ! Merci, merci ! Tu es bien la personne la plus gentille que j'ai rencontrée... Merci, merci ! (Il saute au cou du dresseur .)
NARRATEUR : Et le brigand se remit à pleurer, mais de joie, cette fois. Le petit dresseur, sentant que l'autre pourrait continuer ainsi jusqu'au matin, en profita pour s'éclipser discrètement. Une fois de retour sur la route, il se mit à penser.
DRESSEUR : Je suis bien bête, maintenant, je n'ai plus de chien du tout, je n'ai plus d'ami.
Tableau n° 8 : rencontre avec l'Enfant
NARRATEUR : Mais, au moment où il disait ces mots, il aperçut quelque chose qui brillait un peu plus loin. Il décida de s'approcher de cette lumière, en se disant qu'il serait mieux près de cette lumière que dans la nuit froide et noire.
Au bout d'un moment, il lui sembla entendre des cris qui
ressemblaient à des cris d'enfant, et plus il approchait, plus les cris devenaient forts. Quand il arriva près de la lumière, il se rendit compte qu'il était devant une étable faiblement éclairée
par une lampe à huile. Dans cette étable, il y avait un homme et une femme, mais il y avait surtout un bébé. Celui-ci était couché dans une mangeoire et il hurlait ; et jamais le petit dresseur
n'aurait pu imaginer qu'un si petit enfant pouvait crier aussi fort. Son père et sa mère essayaient bien de le calmer, mais sans aucun résultat. Quand le petit dresseur se fut remis de sa
surprise, il se demanda ce qu'il pouvait faire pour distraire l'enfant de son chagrin, et, comme il ne savait rien faire d'autre, il se pencha sur le berceau et chanta. Immédiatement, les cris
cessèrent. Puis l'enfant se mit à sourire, puis à rire de plus en plus fort. Et tout à coup une immense lumière remplit le ciel, et elle se divisa en une multitude de petites étoiles qui
dansaient dans tous les sens. (Une dizaine de loupiotes -ampoules
pour lampes de poche, leds- suspendues à leurs fils fixés sur une baguette horizontale seront approchées de l'écran.)
Quand enfin, l'enfant s'endormit, les lumières se fixèrent dans le ciel et restèrent immobiles et l'on raconte que c'est ainsi que naquirent les
étoiles.
Tableau n° 9 : épilogue
NARRATEUR : Le petit dresseur revenant à lui, regarda autour de lui et vit que quatre cailloux du chemin s'étaient transformés en chiens. Dans les yeux de chacun d'eux, on pouvait voir la lumière des étoiles.
Depuis, le petit dresseur ne dort plus jamais dehors, parce que le regard de ses chiens donne à tous les gens qui les voient jouer l'envie de rire et d'être bons avec lui. De plus, une des étoiles s'est décidée à l'accompagner dans ses voyages...
FIN